Le lendemain matin, Nicolas arriva à l’école avec un mélange d’excitation et d’inquiétude qui faisait battre son cœur comme un tambour. L’Ombre Chuchotante s’accrochait plus fermement que jamais à ses épaules.
« Oublie ces fourmis », murmurait-elle. « Concentre-toi sur ton mur, c’est là que tu es en sécurité. »
Mais Nicolas avait passé toute la nuit à penser à la voix de la fourmi. À la récréation, il se dirigea directement vers la fourmilière, ignorant les groupes d’enfants qui jouaient bruyamment.
Quand il s’agenouilla près du petit monticule, la même fourmi géante sortit immédiatement.
« Je m’appelle Formica », dit-elle de sa voix minuscule mais claire. « Je suis la messagère de notre Reine Myrmica. Notre royaume souterrain est menacé par les Termites Noirs qui veulent détruire tous nos tunnels. »
Nicolas écouta, fasciné, quand soudain des voix d’enfants se rapprochèrent.
« Regarde le bizarre qui parle aux fourmis ! » cria Maxime, un grand garçon aux cheveux roux et aux joues couvertes de taches de rousseur.
« Ah, c’est le fou des bestioles ! » ajouta sa copine Léa en pointant du doigt. « Il croit qu’elles lui parlent ! »
L’Ombre Chuchotante grandit instantanément, enveloppant Nicolas d’un froid glacial.
« Tu vois ? Je te l’avais dit ! Maintenant, ils vont tous se moquer de toi ! »
Nicolas se figea, ses joues devenant toutes rouges. Il voulait s’enfuir, retourner à son mur protecteur, quand Formica grimpa sur sa main.
« N’abandonne pas, Nicolas. Nous croyons en toi. »
Mais c’était trop tard. D’autres enfants s’approchaient, attirés par les rires moqueurs. Nicolas se releva d’un bond et courut vers son mur, laissant Formica sur le sol.
« Nicolas ! Attends ! » cria une voix familière.
C’était Estelle qui arrivait en courant, ses cheveux ondulés flottant derrière elle. Elle portait un pull rose vif et avait ses crayons de couleur à la main.
« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle en s’approchant de lui contre le mur.
« Ils… ils se sont moqués de moi », balbutia Nicolas, les larmes aux yeux. « J’ai cru que les fourmis me parlaient et maintenant tout le monde croit que je suis fou. »
Estelle fronça les sourcils et regarda en direction de la fourmilière où Maxime et Léa continuaient de ricaner.
« Et alors ? » dit-elle avec détermination. « Moi, je trouve ça génial que tu t’intéresses aux fourmis. Dans ton film préféré, elles sont super intelligentes ! »
Elle prit la main de Nicolas. « Viens, on va retourner voir ta fourmilière ensemble. »
« Mais… et s’ils se moquent encore ? »
« Eh bien, on s’en fiche ! » déclara Estelle avec courage. « Tu sais quoi ? Je vais dessiner les fourmis pendant que tu les observes. Comme ça, on aura une mission scientifique officielle ! »
Mais quand ils retournèrent vers la fourmilière, elle semblait complètement déserte. Aucune fourmi n’était visible, et même les petits tunnels semblaient s’être refermés.
Nicolas sentit son cœur se serrer. Avait-il vraiment tout imaginé ?
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L’aventure continue !
Identifiant de l’histoire : 70