Le jour du Festival des Étoiles arriva enfin. Mia était si excitée qu’elle avait du mal à rester en place. Elle attendait impatiemment que la nuit tombe et que le ciel se couvre d’étoiles.
Papa Etienne remarqua son impatience pendant le dîner. « Tu as l’air pressée d’aller au lit ce soir, ma princesse. »
« C’est parce qu’il va se passer quelque chose de très spécial cette nuit », répondit Mia avec un sourire mystérieux.
« Ah oui ? Et qu’est-ce que c’est ? », demanda son père, amusé.
« C’est un secret entre moi et les étoiles », dit-elle en riant.
Etienne sourit tendrement. « Eh bien, dans ce cas, ne faisons pas attendre les étoiles. »
Après le bain et l’histoire du soir, Mia fit un gros câlin à son père. « Je t’aime, papa. Merci pour toutes les belles histoires que tu me racontes. »
« Je t’aime aussi, ma princesse », répondit-il, touché. « Dors bien. »
Dès que la porte se referma, Mia se précipita à la fenêtre. Le ciel était d’un noir d’encre, sans lune, mais parsemé d’étoiles brillantes. C’était la nuit parfaite pour le Festival.
Stella arriva dans un éclat de lumière plus intense que d’habitude. « C’est l’heure, Mia ! Le Festival des Étoiles va bientôt commencer ! »
Éclat de Lune s’anima, plus majestueuse que jamais, sa crinière arc-en-ciel brillant de mille feux. Zéphyr apparut également, sa queue scintillant comme une comète.
« Tu es prête, Enchanteresse des Rêves ? », demanda la licorne.
Mia acquiesça avec détermination. « Oui, je suis prête. »
Éclat de Lune s’agenouilla pour permettre à Mia de grimper sur son dos. Zéphyr sauta sur l’épaule de la petite fille, et Stella se posa sur sa tête comme une couronne lumineuse.
« Allons-y ! », s’exclama Mia.
La licorne s’élança par la fenêtre et s’envola vers le ciel étoilé. Ils montèrent de plus en plus haut, jusqu’à atteindre un lieu entre ciel et terre, où les nuages formaient une sorte de grande place flottante.
« Bienvenue à la Place des Étoiles », annonça Stella. « C’est ici que le Festival aura lieu. »
La place était magnifique, bordée de nuages scintillants qui semblaient saupoudrés de poussière d’étoiles. Au centre se dressait une fontaine qui projetait non pas de l’eau, mais des rayons de lumière multicolores.
De nombreuses étoiles étaient déjà présentes, flottant au-dessus de la place, attendant impatiemment. Certaines tournoyaient en petits groupes, d’autres scintillaient nerveusement.
« Elles sont inquiètes », expliqua Stella. « Elles craignent que le Festival échoue à nouveau. »
« Où est Monsieur Noctambule ? », demanda Mia en regardant autour d’elle.
« Il arrivera à minuit précis », répondit Zéphyr. « En attendant, tu dois te préparer. »
La petite créature guida Mia vers la fontaine de lumière. « Plonge tes mains dans les rayons. Ils te donneront la force dont tu as besoin pour créer ta bulle de rêve spéciale. »
Mia obéit, immergant ses mains dans les rayons lumineux. Une sensation chaude et pétillante parcourut ses doigts, remonta le long de ses bras et se répandit dans tout son corps. Elle se sentit emplie d’une énergie nouvelle, vibrante et puissante.
« Maintenant, concentre-toi », instruisit Zéphyr. « Pense au rêve que tu veux créer pour Lucien. Visualise-le dans tous ses détails. »
Mia ferma les yeux et se concentra. Elle imagina Lucien, non pas sous la forme de Monsieur Noctambule, mais comme le Conteur des Étoiles qu’il était autrefois. Elle le vit entouré d’enfants endormis, leurs visages paisibles et souriants tandis qu’il leur racontait des histoires merveilleuses qui se matérialisaient en images colorées au-dessus de leurs têtes. Elle imagina la joie de Lucien en voyant les enfants réagir à ses histoires, même dans leur sommeil : un rire ici, un soupir émerveillé là. Elle le vit apprécié, aimé, entouré.
Lentement, une bulle commença à se former entre ses mains. Elle était différente des autres qu’elle avait créées auparavant. Plus grande, plus brillante, et d’une couleur bleu nuit parsemée de minuscules points lumineux, comme un ciel étoilé en miniature.
« C’est magnifique ! », s’exclama Stella.
Mia ouvrit les yeux et contempla sa création avec émerveillement. À l’intérieur de la bulle, la scène qu’elle avait imaginée prenait vie, comme un petit film animé.
Soudain, le ciel au-dessus de la place s’assombrit encore plus. Un tourbillon d’ombres apparut, et Monsieur Noctambule émergea, majestueux et intimidant dans sa cape de ténèbres.
« Minuit », annonça-t-il de sa voix veloutée. « L’heure du Festival est arrivée. »
Il regarda autour de lui, observant les étoiles qui s’étaient légèrement éloignées à son arrivée. Puis son regard se posa sur Mia et la bulle de rêve qu’elle tenait entre ses mains.
« Qu’est-ce que c’est ? », demanda-t-il en s’approchant.
« C’est pour vous », répondit Mia en lui tendant la bulle. « Un rêve que j’ai créé spécialement pour vous. »
Monsieur Noctambule hésita, puis tendit ses mains ombragées. La bulle flotta doucement vers lui et se posa dans ses paumes.
Dès qu’il la toucha, la bulle s’agrandit, enveloppant Monsieur Noctambule dans sa lumière bleue étoilée. Pendant un long moment, il resta immobile, absorbé par les images qui dansaient à l’intérieur de la bulle.
Les étoiles s’approchèrent timidement, curieuses. Puis, une à une, elles commencèrent à descendre vers la place, formant une spirale lumineuse qui tournoyait de plus en plus vite.
« Le Festival commence ! », s’écria Stella avec joie.
De partout dans le monde, des bulles de rêves commencèrent à s’élever, flottant vers la Place des Étoiles. Chaque bulle contenait les rêves d’un enfant endormi. Les étoiles dansaient autour des bulles, leurs lumières se mélangeant pour créer un spectacle féerique de couleurs et de motifs changeants.
Au centre de ce tourbillon magique, la bulle de Mia continuait d’envelopper Monsieur Noctambule. Lentement, un changement s’opéra. Sa cape de ténèbres commença à s’éclaircir, devenant un manteau de velours bleu nuit brodé d’étoiles argentées. Son chapeau pointu se transforma en une couronne de lumière douce. Ses yeux-lunes perdirent leur aspect inquiétant pour devenir deux yeux bleus chaleureux et bienveillants.
La bulle de rêve éclata en une pluie d’étincelles argentées, révélant non plus Monsieur Noctambule, mais un homme à l’allure douce et sage : Lucien, le Conteur des Étoiles.
« Mia… », dit-il d’une voix qui n’était plus veloutée mais claire et mélodieuse. « Tu as réussi. Tu m’as rappelé qui j’étais vraiment. »
La petite fille sourit, les yeux brillants de joie. « Je savais que vous étiez toujours là, quelque part. »
Lucien s’agenouilla devant elle. « Merci, Enchanteresse des Rêves. Grâce à toi, le Festival des Étoiles peut enfin avoir lieu après cent ans d’attente. »
Il se releva et leva les bras. « Que le Festival commence ! »
Les étoiles brillèrent plus intensément, et leur danse devint plus vive, plus joyeuse. Les bulles de rêves tournoyaient parmi elles, créant le plus beau spectacle que Mia ait jamais vu.
Lucien prit la main de la petite fille. « Viens, j’ai quelque chose à te montrer. »
Il la guida vers le bord de la place, d’où l’on pouvait voir la Terre en dessous. « Regarde. »
Mia se pencha et vit des milliers de petites lumières dorées qui brillaient partout sur la planète.
« Ce sont les enfants endormis », expliqua Lucien. « Chaque lumière est un enfant qui rêve paisiblement. Et regarde, là. »
Il pointa du doigt une lumière particulière, qui brillait dans la ville de Mia, dans sa propre maison.
« C’est ton père », dit Lucien avec un sourire. « Il rêve de toi. »
Mia sentit son cœur se gonfler d’amour. « Il me manque. Je crois que je devrais rentrer maintenant. »
Lucien acquiesça. « Tu as raison. Mais avant que tu partes, j’ai un cadeau pour toi. »
Il fit un geste gracieux, et une petite étoile apparut dans sa paume. Elle était différente des autres, d’une couleur rose doré.
« Voici ton étoile personnelle », dit-il en la lui remettant. « Elle veillera sur ton sommeil chaque nuit. Quand tu auras peur, regarde-la, et tu te souviendras que la nuit est pleine de magie et de beauté. »
Mia prit l’étoile, qui était chaude et douce au toucher, comme un petit cœur battant.
« Merci, Lucien. Je n’oublierai jamais cette nuit. »
« Et moi, je n’oublierai jamais ce que tu as fait pour moi, petite Mia. Maintenant, il est temps pour toi de rentrer et de te reposer. »
Éclat de Lune s’approcha, prête à ramener Mia chez elle. La petite fille fit ses adieux à Stella et Zéphyr, promettant de les revoir dans ses rêves.
Sur le chemin du retour, volant sous le ciel étoilé, Mia se sentait différente. La nuit n’était plus son ennemie, mais une amie précieuse, gardienne de rêves et de merveilles.
De retour dans sa chambre, Éclat de Lune reprit sa forme de peluche, mais ses yeux gardaient une étincelle magique. Mia plaça son étoile personnelle sur sa table de nuit, où elle brillait doucement comme une veilleuse parfaite.
Elle s’allongea confortablement, plus du tout effrayée par les ombres ou le silence de la nuit.
« Bonne nuit, Éclat de Lune. Bonne nuit, petite étoile », murmura-t-elle en fermant les yeux.
Et alors qu’elle s’endormait paisiblement, une voix douce résonna dans sa tête : « Bonne nuit, Mia l’Enchanteresse des Rêves. Que tes aventures nocturnes soient toujours merveilleuses. »
C’était la voix de Lucien, qui commençait à lui raconter une nouvelle histoire, une histoire qui l’accompagnerait dans ses rêves les plus doux.
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L’aventure continue !
Identifiant de l’histoire : 153
