• Enfant-héros : Charlye
  • Âge : 12 ans
  • Personnalité : timide, énergique, créatif, sensible, malin, impatient, spontané, sociable, joyeux
  • Passions : Faire des bracelets, jouer à la Barbie, lire des livres
  • Autres personnages : Son petit ami (Nicolas).
  • Thème : Émotions
  • Problématique : Premiers changements pubertaires
  • Détails : Charlye commence à avoir ses règles et s’est retrouvée une fois devant Nicolas, son amoureux secret, avec une tache sur le pantalon. Elle se sent mal depuis et n’ose plus lui parler ou aller le voir.
  • Style d’histoire : Histoire de Cœur
  • Identifiant de l’histoire : 141
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Les jours suivants apportèrent une transformation subtile mais significative dans la vie de Charlye. Le bracelet écarlate était toujours là, impossible à retirer, mais il semblait désormais plus un compagnon qu’une menace. Dame Carmina apparaissait encore régulièrement dans les miroirs pour des conversations, mais elle respectait leur accord, restant discrète en public.

Et puis, il y avait Nicolas. À la grande surprise de Charlye, il avait écouté toute son histoire sur Dame Carmina et le bracelet mystérieux sans se moquer d’elle. Il avait même semblé fasciné, posant des questions sur les anciennes traditions que Dame Carmina avait mentionnées.

« C’est comme si tu avais ta propre guide spirituelle, » avait-il dit avec un sourire. « C’est plutôt cool, non? »

Depuis ce jour au parc, ils passaient plus de temps ensemble. Nicolas s’asseyait souvent avec Charlye et Léa pendant le déjeuner, et ils avaient pris l’habitude de rentrer ensemble après l’école lorsque leurs chemins coïncidaient.

Ce matin-là, en arrivant au collège, Charlye remarqua immédiatement l’effervescence inhabituelle. Des affiches colorées ornaient les murs du hall principal, annonçant la « Fête du Printemps » qui aurait lieu le week-end suivant.

« Wow, » murmura Léa en lisant l’affiche principale. « Ça a l’air génial cette année. DJ, concours de talents, nourriture… et regarde, il y aura même un atelier de création de bijoux! »

Charlye sourit, son intérêt piqué par cette dernière activité. « Ça pourrait être amusant. »

Nicolas les rejoignit, ses écouteurs autour du cou comme d’habitude. « Vous avez vu pour la fête? »

« On était justement en train d’en parler, » répondit Léa. « Tu comptes y aller? »

« Bien sûr. Je me suis même inscrit au concours de talents. » Il semblait légèrement embarrassé en l’admettant.

« Vraiment? » s’exclama Charlye, surprise et curieuse. « Qu’est-ce que tu vas faire? »

Nicolas passa une main dans ses cheveux blonds ébouriffés. « Je joue de la guitare. Rien d’extraordinaire, mais… »

« Tu ne m’avais jamais dit que tu jouais d’un instrument! » s’écria Charlye.

« Tu ne me l’as jamais demandé, » répondit-il avec un petit sourire. « Vous allez venir, n’est-ce pas? »

« Évidemment, » assura Léa. « On ne manquerait pas ça. »

Charlye hocha la tête en accord, mais sentit soudain le bracelet écarlate chauffer contre sa peau. Elle avait appris à reconnaître cette sensation – c’était Dame Carmina qui essayait de communiquer avec elle.

« Je dois aller aux toilettes, » dit-elle rapidement. « On se voit en cours. »

Dans l’intimité d’une cabine des toilettes, Charlye sortit le petit miroir de Mamie Rose de son sac. Comme prévu, le visage élégant de Dame Carmina apparut immédiatement.

« Bonjour, ma chère, » dit-elle de sa voix mélodieuse. « Je sens une opportunité dans l’air. »

« Une opportunité? » répéta Charlye, méfiante. « Quelle genre d’opportunité? »

« Cette fête dont vous parliez. C’est parfait pour la prochaine étape de ton voyage. »

Charlye fronça les sourcils. « Quelle prochaine étape? »

« L’expression publique de ta féminité, bien sûr, » répondit Dame Carmina comme si c’était évident. « Tu as fait des progrès remarquables avec ce garçon, Nicolas. Maintenant, il est temps de partager ton pouvoir avec un cercle plus large. »

« Attendez, » protesta Charlye, « nous avions un accord. Pas de démonstrations publiques, pas d’embarrassement. »

Dame Carmina agita élégamment la main. « Je ne parle pas d’une démonstration comme l’autre jour. Je parle de toi, partageant ton art, tes bracelets, avec les autres. Montrant fièrement ce que tu crées. »

Charlye hésita. « L’atelier de création de bijoux? »

« Exactement! » s’enthousiasma Dame Carmina. « Tu as un don, Charlye. Tes mains créent des merveilles qui racontent des histoires. Pourquoi ne pas partager cela? »

« Je ne sais pas… » Charlye se mordilla la lèvre, incertaine. « Je n’ai jamais montré mes créations à beaucoup de personnes. »

« Le temps est venu, » insista doucement Dame Carmina. « Fabrique un bracelet spécial pour cette occasion. Un qui raconte ton histoire, notre histoire. Et porte-le fièrement à la fête. »

Avant que Charlye ne puisse répondre, la sonnerie retentit, signalant le début des cours.

« Nous en reparlerons, » promit Dame Carmina avant de disparaître du miroir.

La journée passa lentement, l’esprit de Charlye oscillant entre excitation pour la fête et appréhension concernant la suggestion de Dame Carmina. En cours d’arts plastiques, elle se surprit à esquisser des motifs de bracelets, inspirée malgré elle.

Pendant le déjeuner, Nicolas et Léa discutaient avec animation de la fête, mais Charlye restait distraite.

« Quelque chose ne va pas? » demanda finalement Nicolas, remarquant son silence.

« Dame Carmina veut que je participe à l’atelier de bijoux, » admit Charlye. « Elle pense que je devrais montrer mes créations. »

« C’est une excellente idée! » s’exclama Léa. « Tes bracelets sont magnifiques, Charlye. Tu devrais vraiment les partager. »

« Léa a raison, » renchérit Nicolas. « J’adore celui que tu m’as donné. Je suis sûr que d’autres personnes les apprécieraient aussi. »

Charlye sentit une chaleur monter à ses joues, touchée par leur soutien. « Vous pensez vraiment? »

« Absolument, » confirma Nicolas avec un sourire encourageant.

Sur le chemin du retour ce jour-là, Charlye prit une décision. Elle participerait à l’atelier de bijoux et créerait quelque chose de spécial pour l’occasion. Peut-être que Dame Carmina avait raison – il était temps de partager cette partie d’elle-même avec les autres.

Les jours suivants furent consacrés à la préparation. Chaque soir, après avoir terminé ses devoirs, Charlye travaillait sur un bracelet particulier. Elle avait choisi des fils aux couleurs écarlates, dorées et argentées, tissant un motif complexe qui semblait presque vivant entre ses doigts agiles.

Le bracelet à son poignet luisait doucement pendant qu’elle travaillait, comme pour l’encourager. Parfois, Dame Carmina apparaissait dans le miroir de sa commode, observant silencieusement son travail avec un sourire approbateur.

« C’est magnifique, » commenta-t-elle un soir, alors que Charlye ajoutait les touches finales. « Tu captures l’essence même du voyage féminin dans ces fils. »

« Vous pensez que les autres comprendront ce que ça représente? » demanda Charlye, soudain inquiète.

« Ils n’ont pas besoin de comprendre entièrement, » répondit doucement Dame Carmina. « L’art parle différemment à chacun. L’important est que toi, tu saches ce qu’il signifie. »

Le jour de la fête arriva enfin. C’était un samedi ensoleillé, parfait pour un événement en plein air. Le parc adjacent au collège avait été transformé avec des stands colorés, une scène pour les performances, et une zone de pique-nique remplie de tables chargées de nourriture.

Charlye avait choisi sa tenue avec soin : une jolie robe d’été bleue qui mettait en valeur sa silhouette mince et ses longs cheveux châtains qu’elle avait laissés libres sur ses épaules. Au poignet gauche, elle portait toujours le bracelet écarlate, qui semblait particulièrement lumineux aujourd’hui, et le petit bracelet protecteur de Mamie Rose. Au poignet droit, elle avait attaché sa nouvelle création, le bracelet aux motifs complexes de rouge, d’or et d’argent.

Léa la rejoignit à l’entrée du parc, vêtue d’une salopette jaune vif qui contrastait magnifiquement avec sa peau sombre.

« Tu es superbe! » s’exclama-t-elle en voyant Charlye. « Et ce bracelet… wow! »

Charlye sourit, touchée par l’enthousiasme de son amie. « Merci. J’espère que les autres l’aimeront aussi. »

« Ils vont l’adorer, » assura Léa. « Allez, l’atelier commence dans une heure, mais on devrait d’abord faire un tour pour voir tout ce qu’il y a. »

Elles déambulèrent parmi les stands, s’arrêtant pour essayer des jeux, admirer des artisanats locaux, et goûter diverses friandises. Charlye se sentait étrangement légère et confiante, comme si le poids qu’elle portait depuis l’incident avec Nicolas s’était progressivement allégé.

Elles retrouvèrent Nicolas près de la scène, où il vérifiait sa guitare avant sa performance. Il portait un jean et une chemise bleue qui faisait ressortir ses yeux, ses cheveux blonds plus ébouriffés que jamais.

« Charlye! » s’exclama-t-il en la voyant, son visage s’illuminant. « Tu es… tu es très jolie. »

Charlye sentit ses joues s’empourprer, mais pour une fois, elle n’en était pas gênée. Le bracelet écarlate émit une douce chaleur, presque comme une caresse encourageante.

« Merci, » dit-elle avec un sourire timide. « Bonne chance pour ta performance. On sera là pour t’encourager. »

« Vous feriez mieux, » plaisanta-t-il. « J’aurai besoin de tout le soutien possible. »

L’heure de l’atelier de bijoux approchait. Charlye et Léa se dirigèrent vers le stand dédié, où une femme d’âge moyen arrangeait des fils, des perles et divers outils sur une grande table.

« Bonjour, les filles, » les accueillit-elle chaleureusement. « Vous êtes les premières! Je m’appelle Madame Moreau, je vais animer cet atelier. Vous avez déjà fait des bijoux? »

« Charlye est une experte, » intervint immédiatement Léa. « Vous devriez voir ses créations. »

Madame Moreau tourna son regard vers Charlye, qui rougissait légèrement. « Vraiment? Montre-moi ce que tu portes. »

Charlye tendit timidement son poignet droit, révélant le bracelet qu’elle avait créé. Madame Moreau l’examina avec un œil expert, visiblement impressionnée.

« C’est remarquable, » dit-elle sincèrement. « Le motif est très complexe, et le choix des couleurs est fascinant. Tu as un vrai talent, ma chérie. »

D’autres participants commencèrent à arriver, et bientôt, l’atelier était en pleine effervescence. À la surprise de Charlye, Madame Moreau lui demanda d’aider à guider certains débutants, reconnaissant son expertise.

Pendant qu’elle montrait à une petite fille comment faire un nœud particulier, Charlye remarqua que le bracelet écarlate brillait d’une lueur particulièrement vive. Elle jeta un coup d’œil vers le miroir de poche posé sur la table et aperçut brièvement le visage rayonnant de Dame Carmina, hochant la tête avec approbation.

L’atelier se poursuivit dans une ambiance joyeuse. Charlye se surprit à prendre plaisir à partager sa passion, expliquant patiemment les techniques, admirant les créations des autres, offrant des conseils et des encouragements.

Vers la fin de la session, alors que les participants admiraient leurs créations, Madame Moreau s’approcha de Charlye.

« Tu as vraiment un don, » dit-elle. « Je dirige un programme d’arts créatifs pour les jeunes le mercredi après-midi à la maison de quartier. Nous serions ravis de t’avoir comme assistante occasionnelle, si ça t’intéresse. »

Charlye écarquilla les yeux, stupéfaite par cette proposition inattendue. « Vraiment? Je… j’adorerais ça! »

« Parfait, » sourit Madame Moreau en lui tendant une carte. « Appelle-moi la semaine prochaine et nous arrangerons les détails. »

Léa, qui avait tout entendu, bondit d’excitation dès que Madame Moreau s’éloigna. « C’est incroyable, Charlye! Tu vas pouvoir enseigner à d’autres ce que tu sais faire! »

Charlye serra la carte contre son cœur, encore sous le choc de cette opportunité. « Je n’aurais jamais imaginé ça en venant aujourd’hui. »

« Dame Carmina avait raison, » fit remarquer Léa. « C’était important que tu partages ton don. »

Le bracelet écarlate émit une pulsation chaude, comme pour exprimer son accord.

« On devrait aller voir Nicolas maintenant, » dit Charlye en regardant sa montre. « Sa performance va bientôt commencer. »

Elles se précipitèrent vers la scène principale, se frayant un chemin parmi la foule pour obtenir une bonne place. Le concours de talents avait déjà commencé, et plusieurs élèves s’étaient produits.

Lorsque ce fut le tour de Nicolas, Charlye sentit son cœur s’accélérer. Il monta sur scène, sa guitare à la main, semblant soudain plus vulnérable sans son assurance habituelle.

« Bonjour, » dit-il dans le micro, sa voix légèrement tremblante. « Je vais jouer une chanson que j’ai écrite récemment. Elle s’appelle ‘Le Bracelet d’Amitié’. »

Les yeux de Charlye s’écarquillèrent. Nicolas commença à jouer, ses doigts dansant sur les cordes avec une aisance surprenante. La mélodie était douce et entraînante, et lorsqu’il se mit à chanter, Charlye sentit des larmes lui monter aux yeux.

La chanson parlait d’une fille aux bracelets magiques qui tissait des liens invisibles entre les cœurs. C’était simple, sincère, et touchant.

Lorsqu’il termina, les applaudissements furent nourris. Nicolas chercha Charlye du regard dans la foule et, lorsqu’il la trouva, lui adressa un sourire timide mais significatif.

« Il a écrit une chanson pour toi, » murmura Léa, émerveillée. « C’est la chose la plus romantique que j’ai jamais vue. »

Charlye ne pouvait pas parler, trop émue. Le bracelet écarlate brillait intensément, pulsant au rythme de son cœur.

Après les performances, ils retrouvèrent Nicolas près des stands de nourriture. Il semblait nerveux, attendant leur réaction.

« C’était magnifique, » dit finalement Charlye, trouvant sa voix. « Je ne savais pas que tu écrivais des chansons. »

« Juste celle-là, en fait, » admit-il en passant une main dans ses cheveux. « Elle est pour toi. Enfin, inspirée par toi. »

Le bracelet écarlate chauffa soudainement, et avant que Charlye ne puisse réagir, une fine brume rougeâtre commença à s’en élever, tourbillonnant doucement autour d’elle.

« Oh non, » murmura-t-elle, paniquée. « Pas maintenant. »

Mais contrairement à la fois précédente, la brume ne forma pas un spectacle embarrassant. Au lieu de cela, elle s’éleva en spirales délicates, comme une danse gracieuse autour de Charlye et Nicolas.

« Wow, » souffla Nicolas, fasciné. « C’est… c’est Dame Carmina? »

Charlye hocha la tête, se concentrant pour garder le phénomène sous contrôle. La brume resta délicate et discrète, visible seulement pour eux trois dans le coin isolé où ils se tenaient.

« Je crois qu’elle approuve, » dit Léa avec un sourire en coin.

La brume tourbillonna une dernière fois autour d’eux avant de se dissiper progressivement. Le bracelet écarlate luisait maintenant d’une lueur douce et stable.

« Je crois que j’ai encore beaucoup à apprendre sur Dame Carmina et ce bracelet, » dit Charlye, regardant son poignet avec un mélange de perplexité et d’acceptation.

« On apprendra ensemble, » proposa Nicolas, prenant doucement sa main. « Si tu veux bien. »

Charlye sourit, entremêlant ses doigts aux siens. « J’aimerais beaucoup ça. »

Dans un miroir décoratif accroché à un stand voisin, le visage de Dame Carmina apparut brièvement, un sourire satisfait sur ses lèvres écarlates. Le voyage n’était pas terminé, mais une étape importante venait d’être franchie.

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L’aventure continue !

In Mamie Aurore's art studio, an elegant shadow figure with a blue crystal crown looms. A dark-skinned boy with curly black hair and adventurous smile stands nearby. Title 'Emilie' and subtitle 'My Story Show' in vibrant frost palette. Cel-shaded magical silhouettes.

Identifiant de l’histoire : 141