• Enfant-héros : Timothée
  • Âge : 8 ans
  • Personnalité : timide
  • Passions : Il aime les échecs et la lecture
  • Autres personnages : Sa mère (Sofi), son père (René), son frère aîné (Baudouin) et son chien (Loucki).
  • Thème : Scolarité
  • Problématique : Autre
  • Détails : Il ne veut pas aller a l’école
  • Style d’histoire : Aventuriers
  • Identifiant de l’histoire : 84
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Le laboratoire de sciences avait été transformé en une serre tropicale mystérieuse. Des lianes mécaniques pendaient du plafond, entrelacées de circuits électriques qui clignotaient comme des lucioles. Au centre de la pièce, cinq énormes plantes carnivores aux mâchoires d’acier attendaient, leurs estomacs transparents révélant des formules chimiques incomplètes.

Timothée observa attentivement la scène. Sur les paillasses, des flacons colorés contenaient différents éléments chimiques, chacun étiquetté avec des symboles qu’il ne reconnaissait pas tous. Une voix mécanique résonna dans la pièce :

« Bienvenue dans mon jardin de la connaissance, jeune Timothée. Pour nourrir ces beautés et obtenir la clé de la prochaine salle, tu dois compléter leurs formules digestives. Mais attention : une seule erreur, et elles te considéreront comme leur repas ! »

Le rire d’Énigmus résonna dans les haut-parleurs cachés.

Timothée sortit le médaillon de Madame Sophia et le pressa doucement. Immédiatement, la voix bienveillante de la bibliothécaire résonna dans sa tête :

« Timothée ? Tu m’entends ? »

« Oui ! Je suis dans le labo de sciences. Il y a ces plantes carnivores mécaniques et… »

« Respire, mon petit. Décris-moi ce que tu vois, mais pense comme aux échecs. Quel est l’objectif d’Énigmus ? »

Timothée examina plus attentivement les plantes. Chacune avait une couleur différente : rouge, bleue, verte, jaune et violette. Dans leurs estomacs transparents, il pouvait voir des formules partiellement complétées.

« Je crois qu’il veut que je comprenne les réactions chimiques, » murmura-t-il. « Mais je ne connais pas ces formules. Je ne suis qu’en CE2 ! »

« Souviens-toi de ce que je t’ai dit : tu vois les motifs, les connexions. Oublie que ce sont des formules chimiques. Regarde-les comme des puzzles. »

Timothée plissa les yeux et soudain, il vit autre chose. Les symboles dans les estomacs des plantes formaient des motifs familiers. H2O dans la plante bleue, CO2 dans la verte… Ce n’étaient pas des formules complexes, mais des molécules simples qu’il avait vues dans ses livres de sciences pour enfants !

« C’est de l’eau et du dioxyde de carbone ! » s’exclama-t-il. « Comme la photosynthèse ! »

Il s’approcha prudemment de la plante verte et examina les flacons disponibles. Il y en avait des dizaines, mais maintenant qu’il comprenait le principe, il pouvait voir le motif. Chaque plante représentait un élément de base de la nature.

La plante rouge avait besoin de fer (Fe), la jaune de soufre (S), la violette d’iode (I). C’était comme un jeu d’association, mais déguisé en chimie complexe.

Il commença par la plante bleue, versant soigneusement les éléments hydrogène et oxygène dans sa gueule mécanique. La plante émit un ronronnement satisfait et cracha une clé dorée.

« Excellent ! » encouragea Madame Sophia dans sa tête. « Continue comme ça ! »

Enhardi par sa réussite, Timothée s’attaqua aux autres plantes. Chaque fois qu’il nourrissait correctement une plante, elle lui donnait non seulement une clé, mais aussi un indice sur la suite de l’aventure.

La plante rouge lui montra une image de la bibliothèque principale. La verte projeta le plan du gymnase transformé. La jaune révéla l’emplacement d’un passage secret.

Quand il arriva à la plante violette, la plus grande de toutes, quelque chose d’inattendu se produisit. Au lieu de simplement ronronner après avoir reçu sa nourriture chimique, elle parla :

« Petit humain intelligent, tu résous les énigmes avec ton cœur autant qu’avec ton esprit. Cela fait longtemps qu’Énigmus n’a pas rencontré quelqu’un comme toi. »

« Vous… vous pouvez parler ? » balbutia Timothée.

« Je suis l’esprit de cette école, transformé par la magie d’Énigmus en gardien de ses énigmes. Mais ton approche me rappelle pourquoi cette école a été créée : pour nourrir la curiosité, pas pour la punir. »

La plante se pencha vers lui, ses yeux mécaniques brillant d’une lueur douce.

« Je vais te donner quelque chose de plus précieux qu’une clé, jeune Timothée. Je vais te dire comment libérer tes camarades. »

« Comment ? » demanda-t-il, le cœur battant d’espoir.

« Énigmus a placé un sort sur chaque élève, mais ce sort peut être brisé si quelqu’un résout les énigmes non pas seul, mais en pensant à eux, en incluant leurs forces dans ses solutions. Tu dois apprendre à jouer aux échecs non pas contre Énigmus, mais pour tes amis. »

Timothée fronça les sourcils. « Je ne comprends pas. Comment puis-je inclure leurs forces si je ne les connais même pas bien ? »

« Ah, » sourit la plante, « mais tu les connais mieux que tu ne le crois. Réfléchis : qui dans ta classe est doué en dessin ? Qui aime les histoires ? Qui est fort en sport ? »

Soudain, Timothée réalisa qu’il avait observé ses camarades plus qu’il ne le pensait. Emma qui dessinait toujours dans les marges de ses cahiers. Lucas qui inventait des histoires fantastiques pendant les récréations. Sarah qui courait plus vite que tout le monde.

« Je vois, » murmura-t-il. « Vous voulez dire que je dois résoudre les énigmes en pensant à ce qu’eux feraient ? »

« Exactement ! Énigmus a créé ces défis en pensant qu’une seule forme d’intelligence compte : la sienne. Mais toi, tu peux lui prouver qu’il existe mille façons d’être intelligent. »

La plante violette cracha alors non pas une, mais cinq clés différentes, chacune ornée d’un symbole représentant un talent différent : un pinceau, un livre, un ballon, une note de musique, et un échiquier.

« Ces clés t’ouvriront les portes vers tes camarades prisonniers, » expliqua la plante. « Mais attention : chaque sauvetage sera plus difficile que le précédent. Et Énigmus ne restera pas passif longtemps. »

Comme pour confirmer ses paroles, la voix du professeur résonna dans la serre :

« Très impressionnant, jeune Timothée ! Tu apprends vite. Mais voyons si tu peux maintenir ce rythme quand les enjeux seront plus élevés. Direction le gymnase ! Et cette fois… tu ne seras plus seul. »

Le sol sous les pieds de Timothée s’ouvrit soudain, révélant un toboggan qui menait vers les profondeurs de l’école. Avant de glisser, il entendit la plante violette lui crier :

« Souviens-toi : la vraie force vient de l’union, pas de l’isolement ! »

Timothée dévala le toboggan, serrant les clés dans ses mains. Pour la première fois, il ne se sentait pas effrayé à l’idée de rencontrer ses camarades. Au contraire, il était impatient de découvrir leurs talents cachés et de leur montrer que, ensemble, ils pouvaient être plus forts qu’Énigmus.

Le toboggan le déposa dans un couloir sombre qui résonnait de bruits étranges : des rebonds de ballon, mais aussi des gémissements mécaniques. Le gymnase l’attendait, et avec lui, son premier véritable test de travail en équipe.

Il toucha le médaillon de Madame Sophia et murmura : « J’arrive, les amis. On va sortir de là ensemble. »

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L’aventure continue !

Identifiant de l’histoire : 84