Léa regardait le chat roux qui se prélassait au soleil, sa queue bougeant doucement comme un serpent endormi. Cache-Misère dansait d’excitation sur son épaule, ses yeux rouges brillant de malice.
« Vas-y ! Tire sa queue ! Tu verras comme il va sauter haut ! » chuchota le petit lutin violet en se frottant les mains.
Léa s’approcha du chat, sa curiosité l’emportant. Elle tendit la main et tira d’un coup sec la queue du félin. Le chat poussa un miaulement de douleur et s’enfuit en courant, le poil hérissé.
Cache-Misère éclata de rire. « Tu as vu ça ? C’était fantastique ! »
Mais Caline, le papillon doré, voleta tristement autour de Léa. « Regarde, Léa. Le chat a mal. Ses yeux sont pleins de larmes. »
Léa fronça les sourcils. Elle n’avait pas pensé que le chat pourrait avoir mal. Sur son épaule, Cache-Misère haussa les épaules.
« Et alors ? C’était rigolo ! Allez, maintenant va tirer les oreilles de Billy ! » insista le lutin.
Billy, le petit chien blanc, s’était rapproché timidement de Tommy qui lui tendait un biscuit. Ses yeux brillaient de confiance quand il vit le petit garçon.
Léa marcha vers Billy, mais cette fois, quelque chose d’étrange se produisit. Quand elle tendit la main vers le chien, celui-ci poussa un petit gémissement et se cacha derrière les jambes de Tommy.
« Billy ! » appela Léa, surprise. « Viens jouer avec moi ! »
Mais Billy tremblait. Ses petites pattes étaient agitées, et il regardait Léa avec des yeux pleins de peur.
Tommy, avec ses grands yeux bleus innocents, caressa doucement Billy. « Il a peur, Léa. Il pleure. »
Et c’était vrai. De petites larmes coulaient sur les joues duvetteuses de Billy.
« Pourquoi il pleure ? » demanda Léa, soudain inquiète.
Cache-Misère ricana. « Parce qu’il est trop sensible ! Les animaux, c’est fait pour qu’on s’amuse avec ! »
Mais Caline se posa délicatement sur le nez de Billy, et une douce lumière dorée enveloppa le petit chien qui se calma un peu.
« Billy se souvient de toutes les fois où tes mains lui ont fait mal, Léa, » expliqua Caline. « Il ne comprend pas pourquoi tu lui fais du mal alors que tout ce qu’il veut, c’est être ton ami. »
Léa sentit quelque chose de bizarre dans son ventre. Comme un petit pincement qui n’était pas agréable.
« Mais… je voulais juste jouer… » murmura-t-elle.
« Bah ! » s’exclama Cache-Misère. « Tu t’amuses, c’est ça qui compte ! Allez, va plutôt écraser ces jolis papillons là-bas ! »
Mais à cet instant, Marie s’approcha. Ses cheveux roux brillaient dans la lumière, et son visage habituellement souriant était inquiet.
« Léa, ma chérie, que se passe-t-il ? Billy a l’air terrorisé. »
Léa regarda sa maman, puis Billy qui tremblait encore, puis Caline qui la regardait avec bienveillance.
« Maman… est-ce que mes mains font du mal ? »demanda Léa d’une petite voix.
Marie s’agenouilla près de sa fille. « Tes mains peuvent faire du mal, mais elles peuvent aussi faire beaucoup de bien, ma chérie. Tout dépend de comment tu les utilises. »
Soudain, un vrombissement magique emplit l’air, et une créature extraordinaire apparut. C’était un grand papillon aux ailes multicolores qui scintillaient comme des diamants. Ses ailes étaient aussi grandes que des éventails, et ses yeux brillaient d’une sagesse ancienne.
« Je m’appelle Tendresse, » dit le grand papillon en se posant sur une fleur près de Léa. « Je suis la gardienne des câlins magiques et des gestes doux. Caline m’a appelée pour t’aider. »
Cache-Misère fit une grimace dégoûtée. « Encore une créature ennuyeuse ! Léa, n’écoute pas ces stupidités ! »
Mais Léa était fascinée par Tendresse. « Tu peux m’apprendre des choses ? »
« Je peux t’enseigner le plus grand secret du monde, » répondit Tendresse. « Mais d’abord, tu dois répondre à une question importante : préfères-tu voir Billy sourire ou pleurer ? »
Léa regarda Billy qui continuait à se cacher derrière Tommy. Son petit cœur se serra.
« Je préfère qu’il sourie, » chuchota-t-elle.
« Alors viens, » dit Tendresse en battant doucement ses ailes magiques. « Il est temps que tu découvres tes vrais pouvoirs. »
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L’aventure continue !
Identifiant de l’histoire : 83