Léa se dirigea vers les fourmis en détresse, ses mains encore scintillantes de la magie des câlins. Tommy la suivit en tenant Billy par la laisse, curieux de voir ce qui allait se passer.
Les petites fourmis couraient dans tous les sens. Leurs provisions de miettes de pain et de graines étaient éparpillées partout après qu’une brise forte ait renversé leur petit tas.
« Regarde-moi ça ! » ricana Cache-Misère en sautillant. « Elles sont toutes paniquées ! Ce serait le moment parfait pour les embêter ! Tu pourrais détruire leurs provisions ! »
Mais Léa s’agenouilla doucement près des fourmis. En les regardant de plus près, elle pouvait voir qu’elles étaient vraiment inquiètes. Certaines fourmis étaient si petites que Léa devait plisser les yeux pour les voir.
« Elles ont l’air tristes, » murmura Léa.
« Et alors ? » dit Cache-Misère. « C’est pas notre problème ! »
Mais Caline voleta près de l’oreille de Léa. « Regarde bien, Léa. Cette fourmi-là, c’est la maman. Et ces toutes petites fourmis, ce sont ses bébés. Elles ont faim. »
Léa observa attentivement. Effectivement, elle voyait maintenant une grosse fourmi qui essayait de rassembler toutes les petites vers elle. Les bébés fourmis semblaient pleurer de minuscules larmes.
« Comme Billy quand il avait peur, » dit Léa, se souvenant.
Tendresse déploya ses ailes encourageantes. « Que penses-tu que tu pourrais faire pour les aider, Léa ? »
Léa réfléchit. Ses mains brillaient encore un peu de la lumière dorée. « Je pourrais… les aider à ramasser ? »
« Excellente idée ! » applaudit Caline.
« C’est nul ! » protesta Cache-Misère. « Tu pourrais plutôt souffler sur leurs provisions pour les éparpiller encore plus ! Ce serait hilarant ! »
Mais Léa avait pris sa décision. Très délicatement, elle commença à ramasser les miettes de pain avec le bout de ses doigts et les remit près de la fourmilière.
Quelque chose de magique se produisit alors. Chaque fois que Léa posait une miette près des fourmis, une petite étincelle dorée brillait, et les fourmis se mettaient à danser de joie !
« Regarde ! » s’exclama Tommy en battant des mains. « Elles dansent ! »
Billy remua la queue et aboya joyeusement en voyant les fourmis danser. Il semblait comprendre que Léa faisait quelque chose de bien.
La maman fourmi grimpa sur le doigt de Léa et fit une petite révérence pour la remercier. Les bébés fourmis chantonnaient une chanson minuscule que seules Léa et les créatures magiques pouvaient entendre.
« Tu as entendu ? » demanda Caline, les yeux brillants. « Elles te chantent une chanson de remerciement ! »
Léa sourit. Elle se sentait toute chaude à l’intérieur, comme quand maman lui faisait des câlins.
Même Cache-Misère semblait troublé. « Bon… d’accord… elles ont l’air contentes. Mais… est-ce que ça veut dire qu’elles font attention à toi maintenant ? »
« Oh oui ! » dit Tendresse. « Regarde, Léa. Non seulement les fourmis te remercient, mais Billy te regarde avec admiration, Tommy applaudit ta gentillesse, et même ta maman sourit en te voyant. »
Effectivement, Marie s’était rapprochée et observait sa fille avec fierté. « Tu es très gentille avec les petites fourmis, Léa. Je suis fière de toi. »
Léa sentit son cœur se gonfler de bonheur. « J’ai l’attention de tout le monde, et personne n’est triste ! »
Cache-Misère se gratta la tête sous son chapeau pointu. « C’est… c’est différent de ce que je pensais. »
Mais soudain, un problème plus gros apparut. Mr. Moustique, le chat du voisin qu’elle avait fait mal plus tôt, revint dans le jardin. Cette fois, il n’était pas seul. Il était accompagné de Madame Coccinelle, une belle coccinelle rouge, et de Monsieur Escargot, un gros escargot qui portait une coquille violette.
Tous les trois regardaient Léa avec méfiance.
« Oh non, » murmura Caline. « Ils se souviennent de ce que tu as fait avant, Léa. Ils viennent voir si tu es vraiment en train de changer ou si tu vas encore leur faire mal. »
Cache-Misère retrouva son excitation. « Parfait ! Voilà ta chance ! Tu peux attraper la coccinelle et tirer la queue du chat encore ! Et l’escargot, tu peux lui enlever sa coquille ! »
Léa regarda les trois animaux qui l’observaient prudemment. Ils étaient beaux, mais ils avaient peur d’elle. Elle se souvint de ce qu’elle avait ressenti en voyant Billy pleurer.
« Je ne veux pas qu’ils aient peur de moi, » dit Léa doucement.
« Alors montre-leur qui tu es vraiment, » encouragea Tendresse.
Léa tendit ses mains vers les animaux, mais pas pour leur faire mal cette fois. Ses mains brillaient de la lumière dorée des câlins.
« Je suis désolée de vous avoir fait mal, » dit-elle sincèrement. « Je voudrais être votre amie. »
Les animaux échangèrent des regards surpris. Était-ce vraiment la même Léa ?
— ⭐ —
L’aventure continue !
Identifiant de l’histoire : 83
