• Enfant-héros : Cylia
  • Âge : 9 ans
  • Personnalité : énergique, sensible, autonome, studieux, calme, spontané, sociable
  • Passions :
  • Autres personnages : Sa mère (Diana), son père (Yvan), sa petite sœur (Suzie) et son ami (Romain).
  • Thème : Famille
  • Problématique : Séparation des parents
  • Détails : Les parents sont en instance de divorce et Cylia est triste car elle va devoir déménager chez l’un ou chez l’autre, mais elle ne sait pas encore qui. Le fait de déménager et de quitter son lotissement, Cylia est triste aussi parce qu’elle ne verra plus Romain. C’est difficile pour elle de comprendre les raisons de notre séparation alors elle a du mal à s’y faire, elle est dans le rejet et l’accusation sans cesse.
  • Style d’histoire : Fantasy
  • Identifiant de l’histoire : 81
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Le soleil se levait à peine sur la vallée d’Harmonia lorsque Cylia ouvrit les yeux. La lumière matinale filtrait à travers sa fenêtre, projetant des ombres dansantes sur les murs de sa chambre. Elle avait dormi avec le fragment violet sous son oreiller, et ses rêves avaient été remplis d’images étranges : des ponts qui se brisaient puis se reformaient, des fils lumineux qui reliaient des personnes éloignées, et toujours, le visage divisé de la Reine Divisionnaire qui l’observait.

Elle se redressa et sortit le fragment de sous son oreiller. Il semblait pulser doucement, comme s’il était vivant. À côté, les trois petits cristaux d’apprentissage qu’Iris lui avait donnés brillaient faiblement dans leur sachet de velours.

« Premier jour d’entraînement, » murmura-t-elle en se levant.

En bas, la maison était silencieuse. Ses parents avaient dû partir tôt – sa mère à la boulangerie où elle travaillait, son père aux champs. Seule Suzie dormait encore, sa petite respiration régulière audible depuis le couloir.

Cylia prépara rapidement son petit déjeuner, puis sortit dans le jardin avec son sac à dos contenant le fragment et les cristaux d’apprentissage. Elle s’assit sous le vieux pommier et commença à pratiquer comme Iris le lui avait enseigné.

Elle disposa les trois petits cristaux en triangle sur l’herbe, ferma les yeux et se concentra pour sentir les liens entre eux. C’était plus difficile qu’à la cabane d’Iris. Ici, de nombreuses distractions perturbaient sa concentration : le chant des oiseaux, le bruit distant du village qui s’éveillait, ses propres pensées inquiètes.

« Concentre-toi, » se dit-elle en respirant profondément.

Peu à peu, elle commença à percevoir les fils ténus qui reliaient les cristaux. C’était comme voir avec un sens qu’elle ne savait pas posséder auparavant. Avec précaution, elle essaya de renforcer l’un des liens, celui entre le cristal blanc et le violet, en y dirigeant son attention et sa volonté.

À sa grande surprise, le fil sembla s’épaissir légèrement. Encouragée, elle continua, travaillant maintenant sur le lien entre le noir et le violet.

« Cylia ! Qu’est-ce que tu fais ? »

La voix de Romain brisa sa concentration. Elle ouvrit les yeux pour voir son ami qui se tenait devant elle, son ballon de foot sous le bras comme toujours, ses cheveux roux ébouriffés par sa course matinale.

« Je m’entraîne, » répondit-elle en ramassant rapidement les cristaux. « Iris m’a dit de pratiquer tous les jours. »

Romain s’assit à côté d’elle, l’air sérieux – une expression rare sur son visage habituellement jovial.

« Ma famille a décidé, » dit-il sans préambule. « Nous allons choisir l’Est. »

Cylia sentit son cœur se serrer. L’Est. Si sa propre famille choisissait l’Ouest…

« Est-ce que… est-ce que tes parents ont déjà pris leur décision ? » demanda Romain, hésitant.

« Je ne crois pas, » répondit Cylia. « Ils n’arrêtent pas de se disputer à ce sujet. Papa veut l’Ouest parce que les champs où il travaille sont de ce côté. Maman préfère l’Est parce que la boulangerie s’y trouve. »

Romain donna un coup de pied distrait dans une pomme tombée. « Ça craint, cette histoire de Grand Partage. »

« C’est pour ça qu’on doit réussir l’épreuve du Pont Divisé, » dit Cylia avec détermination. « Iris a dit que c’était notre chance de montrer que les liens peuvent être maintenus malgré la division. »

Romain se redressa, retrouvant son enthousiasme habituel. « Alors, on y va ? Le pont est à une heure de marche. »

Cylia hésita, pensant à Suzie qui dormait encore. « Je dois attendre que ma mère revienne pour s’occuper de ma sœur. »

Comme en réponse à ses paroles, la porte de la maison s’ouvrit et Diana apparut, portant un panier rempli de pain frais.

« Bonjour les enfants, » dit-elle avec un sourire fatigué. « Vous êtes levés tôt. »

« Maman, » demanda Cylia en se levant, « est-ce que je peux aller au pont avec Romain aujourd’hui ? »

Diana fronça les sourcils. « Le pont sur la rivière Argentée ? Pourquoi ? »

Cylia échangea un regard avec Romain, incertaine de ce qu’elle pouvait révéler. « On… on veut juste voir comment c’est, avec tout ce qui se passe. »

Sa mère sembla hésiter, puis soupira. « D’accord, mais sois prudente. Les choses changent rapidement dans la vallée ces temps-ci. Et sois rentrée pour le déjeuner. Ton père veut nous parler à tous. »

Ce dernier commentaire fit frémir Cylia. « Nous parler » signifiait probablement qu’ils avaient pris une décision concernant le Grand Partage.

« Promis, » dit-elle en embrassant rapidement sa mère. Puis, à Romain : « Allons-y. »

Les deux amis se mirent en route, traversant le village qui bourdonnait déjà d’activité. Partout, les gens discutaient du Grand Partage, déballaient et triaient leurs possessions, se préparaient à déménager d’un côté ou de l’autre de la rivière. Certains visages étaient résignés, d’autres en colère, beaucoup simplement tristes.

« Regarde, » murmura Romain en montrant la place centrale.

La Reine Divisionnaire s’y tenait, majestueuse et terrible avec son visage mi-clair mi-sombre, flottant sur son nuage divisé. Devant elle, une longue file d’habitants attendait pour déclarer leur choix : Est ou Ouest.

« Dépêchons-nous, » chuchota Cylia en tirant Romain par la manche. « Avant qu’elle ne nous voie. »

Ils contournèrent la place en restant dans l’ombre des bâtiments, puis prirent le chemin qui menait à la rivière Argentée. Au fur et à mesure qu’ils s’éloignaient du village, le paysage changeait subtilement. D’un côté du chemin – l’Est – les couleurs semblaient plus vives, les fleurs plus épanouies, le ciel plus bleu. De l’autre – l’Ouest – tout paraissait plus stable, plus solide, avec des arbres plus robustes et une terre plus riche.

« C’est comme si la vallée elle-même se divisait selon différentes qualités, » observa Cylia.

Enfin, ils arrivèrent en vue du pont. C’était une magnifique structure en pierre et en bois qui enjambait élégamment la rivière Argentée, reliant les deux rives depuis des générations. Mais maintenant…

« Par tous les cristaux ! » s’exclama Romain.

Une fissure énorme courait au milieu du pont, le divisant presque en deux parties. D’un côté, les pierres prenaient une teinte bleutée claire ; de l’autre, elles fonçaient jusqu’à un bleu presque noir. La division suivait exactement le cours de la rivière en dessous.

« C’est pire que ce que je pensais, » murmura Cylia.

Ils s’approchèrent prudemment. Quelques villageois tentaient encore de traverser, sautant précautionneusement par-dessus la fissure qui s’élargissait visiblement.

« Attention, les enfants, » les avertit un vieil homme qui venait de traverser. « D’ici demain, personne ne pourra plus passer. »

Cylia regarda Romain, une détermination nouvelle dans les yeux. « C’est le moment. »

Elle sortit le fragment violet de son sac. Il brillait plus intensément à proximité du pont, comme s’il réagissait à la division en cours.

« Qu’est-ce que tu vas faire ? » demanda Romain, nerveux mais excité.

« Ce qu’Iris m’a appris. Sentir les liens et les renforcer. »

Cylia s’approcha du milieu du pont, là où la fissure était la plus large. Elle pouvait voir l’eau argentée qui coulait en dessous, scintillante sous le soleil de midi. Se concentrant, elle ferma les yeux et tint le fragment violet devant elle.

Comme avec les petits cristaux d’apprentissage, elle chercha à percevoir les liens invisibles qui unissaient encore les deux parties du pont. C’était beaucoup plus difficile – le pont était énorme, et la division bien avancée. Mais petit à petit, elle commença à les sentir : des fils ténus, presque rompus, qui reliaient encore les pierres divisées.

« Je les vois, » murmura-t-elle, les yeux toujours fermés.

Le fragment dans sa main devint chaud, presque brûlant. Une lueur violette en émana, enveloppant Cylia puis s’étendant vers la fissure. Les villageois présents reculèrent, stupéfaits.

Cylia concentra toute sa volonté sur ces liens fragiles, essayant de les renforcer comme elle l’avait fait avec les cristaux d’apprentissage. C’était épuisant, comme si elle tirait sur des cordes lourdes avec seulement la force de son esprit.

Lentement, presque imperceptiblement au début, les bords de la fissure commencèrent à se rapprocher. Des fils de lumière violette tissaient des motifs complexes entre les deux parties, les attirant l’une vers l’autre.

« Ça marche ! » s’écria Romain, qui observait avec les autres villageois ébahis. « Continue, Cylia ! »

La sueur perlait sur le front de Cylia. Jamais elle n’avait fourni un tel effort mental. Les liens se renforçaient, la fissure se rétrécissait… mais quelque chose n’allait pas. Elle sentait une résistance, comme si une force opposée tirait dans l’autre sens, cherchant à élargir la fissure malgré ses efforts.

Elle ouvrit les yeux et vit, horrifiée, une brume mi-claire mi-sombre qui s’élevait de la rivière en dessous. La Reine Divisionnaire apparut, son visage tordu par la colère.

« Petite impertinente ! » rugit-elle. « Comment oses-tu interférer avec mon Grand Partage ? »

D’un geste violent, elle projeta une vague d’énergie contre le pont. La fissure s’élargit brutalement, défaisant en un instant tout le travail de Cylia.

« Non ! » cria la jeune fille, désespérée.

Mais ses forces s’épuisaient. Le fragment violet dans sa main pulsait faiblement, comme affaibli par l’attaque de la Reine.

« Tu ne peux pas lutter contre la nature des choses, jeune Gardienne, » déclara la Reine Divisionnaire. « La division est inévitable. Accepte-la. »

Cylia sentit ses genoux fléchir. Elle était sur le point d’abandonner quand une main se posa sur son épaule. Romain était là, son visage habituellement jovial maintenant sérieux et déterminé.

« Tu n’es pas seule, Cylia, » dit-il fermement. « Nous sommes une équipe, tu te souviens ? »

Il plaça sa main sur celle de Cylia, touchant aussi le fragment violet. Aussitôt, la lumière s’intensifia, et Cylia sentit une nouvelle force l’envahir.

« L’amitié est un lien puissant, » avait dit Iris. Elle comprenait maintenant ce que cela signifiait.

Ensemble, ils dirigèrent la lumière du fragment vers la fissure. Cette fois, la force semblait démultipliée. Les fils lumineux se tissèrent plus rapidement, plus densément, formant un réseau complexe qui comblait la fissure.

La Reine Divisionnaire rugit de frustration. « Cela ne changera rien ! Vous ne pouvez pas empêcher le Grand Partage ! »

Mais sa voix semblait moins assurée. Les bords de la fissure se rapprochaient visiblement, les pierres se réalignant.

Puis, soudain, un craquement assourdissant retentit. La fissure s’arrêta de se refermer, mais ne s’élargit pas non plus. Au lieu de cela, quelque chose d’étrange se produisit : une série d’arches cristallines se forma au-dessus de la fissure, créant une sorte de passerelle délicate qui reliait les deux parties du pont sans les fusionner complètement.

La Reine Divisionnaire observa ce phénomène avec un mélange de rage et de confusion. « Qu’est-ce que cela signifie ? »

Cylia, épuisée mais émerveillée, comprit soudain. « Ce n’est pas la fusion que nous avons créée, mais un lien. Une connexion qui respecte la séparation tout en permettant le passage. »

La Reine semblait perturbée par cette idée. Pour la première fois, son visage divisé exprimait non pas de la colère, mais de l’incertitude. Sans un mot de plus, elle disparut dans un tourbillon de brume, laissant le pont dans son nouvel état : divisé mais connecté.

Les villageois s’approchèrent prudemment, testant la solidité des arches cristallines. Elles étaient parfaitement stables, permettant un passage facile entre les deux rives.

« Vous avez réussi ! » s’exclama une femme en traversant. « Le pont est toujours utilisable ! »

Cylia et Romain échangèrent un regard épuisé mais triomphant. Ce n’était pas exactement ce qu’ils avaient prévu – ils n’avaient pas complètement empêché la division – mais ils avaient créé quelque chose de nouveau, peut-être même de meilleur.

« C’est comme ce que disait Iris, » murmura Cylia. « Parfois, on ne peut pas empêcher les séparations, mais on peut maintenir les liens malgré tout. »

Romain hocha la tête, comprenant la profondeur de cette leçon. « Et regarde, » dit-il en montrant les arches cristallines, « c’est même joli, d’une certaine façon. Différent, mais pas mauvais. »

Cylia rangea le fragment violet dans son sac, remarquant qu’il brillait maintenant d’une lumière plus stable, comme s’il avait gagné en puissance grâce à cette épreuve. Elle regarda l’heure et sursauta.

« Le déjeuner ! J’avais promis à ma mère d’être rentrée ! »

Ils se précipitèrent vers le village, courant à perdre haleine sur le chemin du retour. Malgré leur fatigue, ils se sentaient légers, portés par leur succès partiel au pont.

Quand ils arrivèrent à la maison de Cylia, cependant, l’atmosphère joyeuse s’évanouit. Des voix élevées provenaient de l’intérieur – ses parents se disputaient encore. Cylia s’arrêta net, sa main sur la poignée de la porte.

« Tu veux que je reste ? » proposa Romain, inquiet pour son amie.

Cylia secoua la tête. « Non, ça va aller. C’est un problème familial. »

Son ami hésita, puis l’étreignit brièvement. « N’oublie pas ce qu’on a appris aujourd’hui. Même séparés, les liens peuvent tenir. »

Cylia lui sourit faiblement, puis entra dans la maison. Les voix se turent immédiatement. Dans la cuisine, ses parents étaient debout, visiblement tendus. Suzie jouait dans un coin, semblant ignorer délibérément la dispute.

« Tu es en retard, » dit Diana, mais sa voix était plus fatiguée que fâchée.

« Désolée, » murmura Cylia. « J’étais au pont avec Romain. »

Ses parents échangèrent un regard, puis son père soupira. « Assieds-toi, Cylia. Ta mère et moi avons quelque chose à te dire. À vous dire, à toi et à Suzie. »

Cylia s’assit lentement, son cœur battant. Elle savait ce qui allait venir, mais cela n’atténuait pas l’appréhension.

« Nous avons pris une décision concernant le Grand Partage, » commença Yvan, choisissant soigneusement ses mots. « Et aussi concernant… notre famille. »

Diana s’approcha, posant une main sur l’épaule de son mari – un geste surprenant après leurs disputes incessantes.

« Parfois, » dit-elle doucement, « les adultes prennent des chemins différents. Ce n’est la faute de personne, c’est juste… la vie. »

« Vous allez vous séparer, » dit Cylia, sa voix plus calme qu’elle ne l’aurait cru possible. « Comme le Grand Partage. »

Ses parents semblèrent surpris par sa perspicacité et son calme.

« Oui, » confirma Yvan. « Mais cela ne signifie pas que nous t’aimons moins, ni Suzie. Rien ne changera jamais cela. »

Cylia pensa au pont, à la façon dont il était maintenant divisé mais toujours connecté par ces belles arches cristallines. Peut-être que les familles pouvaient être comme ça aussi.

« Et pour le Grand Partage ? » demanda-t-elle. « Quel côté avez-vous choisi ? »

Ses parents échangèrent un autre regard, celui-ci clairement douloureux.

« Ton père a choisi l’Ouest, pour rester près des champs, » expliqua Diana. « Et moi… l’Est, près de la boulangerie. »

Cylia sentit son cœur se serrer. « Et nous ? Suzie et moi ? »

« C’est là que c’est difficile, » admit Yvan. « Nous… nous pensons que vous devriez avoir le choix. »

« Le choix ? » répéta Cylia, incrédule.

« Vous pourriez passer du temps chez chacun de nous, » expliqua Diana. « Une semaine à l’Est, une semaine à l’Ouest. Comme ça, vous ne perdriez aucun de nous deux. »

Cylia pensa au fragment violet dans son sac, au bracelet de fils tressés à son poignet, à la leçon du pont. Même séparés, les liens pouvaient tenir. Peut-être même devenir quelque chose de nouveau, quelque chose d’inattendu mais pas nécessairement mauvais.

« D’accord, » dit-elle finalement. « Je comprends. »

Ses parents semblaient soulagés par sa réaction, mais aussi un peu perplexes. Ils s’attendaient probablement à des larmes, à de la colère.

« Tu… tu n’es pas trop bouleversée ? » demanda Diana avec précaution.

Cylia regarda par la fenêtre, vers le ciel où des nuages divisés – clairs d’un côté, sombres de l’autre – flottaient paisiblement.

« Je suis triste, » admit-elle. « Mais j’ai appris quelque chose aujourd’hui. Les choses peuvent changer, se diviser, mais les liens importants ne disparaissent pas. Ils se transforment juste. »

Ses parents échangèrent un regard surpris. D’où venait cette sagesse soudaine chez leur fille de neuf ans ?

Suzie, qui avait écouté silencieusement, s’approcha de sa sœur. « Est-ce qu’on va avoir deux maisons maintenant ? » demanda-t-elle de sa petite voix.

Cylia sourit à sa sœur, lui prenant la main. « Oui, Suzie. Deux maisons, mais toujours une famille. Comme le pont sur la rivière – différent, mais toujours là. »

Alors que le repas se déroulait dans une ambiance étrangement apaisée, Cylia sentit le fragment violet dans son sac émettre une douce chaleur, comme s’il approuvait sa compréhension. L’épreuve du Pont Divisé lui avait enseigné bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé – une leçon qui s’appliquait non seulement à la vallée d’Harmonia, mais aussi à sa propre vie.

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L’aventure continue !

In Mamie Aurore's art studio, an elegant shadow figure with a blue crystal crown looms. A dark-skinned boy with curly black hair and adventurous smile stands nearby. Title 'Emilie' and subtitle 'My Story Show' in vibrant frost palette. Cel-shaded magical silhouettes.

Identifiant de l’histoire : 81