• Enfant-héros : Julie
  • Âge : 7 ans
  • Personnalité : timide, curieux, énergique, sensible, rêveur, autonome, studieux, spontané, têtu, triste
  • Passions : L’exploration de la nature, la randonnée, le camping et la découverte des animaux de la montagne
  • Autres personnages : Sa mère (Myrielle), son grand frère (Martin) et son animal (Choupette).
  • Thème : Autonomie
  • Problématique : Questionnements sur la justice et l’environnement
  • Détails : Julie se sent de plus en plus anxieuse à cause de la destruction de l’environnement et de la perte de biodiversité. Elle fait de l’éco-anxiété de plus en plus, pleure parfois le soir dans son lit après avoir entendu les informations. Elle a peur pour son avenir et commence à perdre espoir en tout.
  • Style d’histoire : Aventuriers
  • Identifiant de l’histoire : 77
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Le soleil caressait la vallée de ses rayons dorés. Julie, petite silhouette vêtue d’une robe turquoise, gravissait le sentier montagneux avec enthousiasme, ses longs cheveux bruns ondulant dans la brise. Derrière elle, sa mère Myrielle ajustait son sac à dos en toile recyclée, tandis que Martin, son grand frère de treize ans, traînait les pieds tout en gardant les yeux rivés sur sa console portable.

« Martin, regarde autour de toi! Tu rates tout le spectacle! » s’exclama Julie en pointant vers un papillon aux ailes colorées.

Martin leva à peine les yeux. « J’ai presque battu mon record à Mario Kart. Les papillons, j’en verrai d’autres. »

Julie soupira mais ne perdit pas son entrain. Elle s’accroupit pour examiner une petite fleur violette qui perçait entre les rochers. Ses doigts fins touchèrent délicatement les pétales. À sept ans, Julie connaissait déjà les noms de nombreuses plantes sauvages de la montagne, un savoir que sa mère, passionnée d’écologie, lui avait transmis.

« C’est une campanule, n’est-ce pas maman? » demanda-t-elle en se tournant vers Myrielle.

« Exactement ma chérie! Elles sont plus rares qu’avant. Quand j’étais petite, la montagne en était couverte. »

Dans son sac à dos, quelque chose remua. Julie l’ouvrit doucement et une petite tête rousse en émergea. Choupette, son chaton recueilli à la SPA trois semaines plus tôt, cligna des yeux face à la luminosité.

« Regarde Choupette, nous sommes presque au sommet! » chuchota Julie en caressant le petit félin.

La petite famille atteignit finalement une clairière qui offrait une vue panoramique sur la vallée. Myrielle installa une couverture de pique-nique en coton biologique sur l’herbe, pendant que Julie libérait Choupette qui s’étirait maintenant au soleil.

Martin alluma la petite radio portable. « Pour une fois qu’on capte ici… »

La voix du journaliste emplit soudain l’air paisible: « …la déforestation s’est intensifiée de 40% cette année. Les scientifiques alertent sur l’extinction massive des espèces locales… »

Julie sentit son cœur se serrer. Ses grands yeux se tournèrent vers la vallée verdoyante. Combien de temps resterait-elle ainsi?

C’est alors qu’elle le remarqua. Au-dessus de la crête opposée, un nuage étrange se formait. Il ne ressemblait à aucun autre: plus sombre, presque noir, et se déplaçant contre le vent. Julie resta figée, observant le phénomène avec inquiétude.

« Maman, regarde ce nuage bizarre, » murmura-t-elle.

Mais Myrielle était occupée à déballer leur repas végétalien. Martin, lui, n’avait d’yeux que pour son jeu.

Le nuage s’épaississait, prenant une forme presque humaine. Julie aurait juré voir deux yeux tourbillonnants la fixer depuis les volutes de fumée. Un frisson parcourut son échine.

Choupette se mit à feuler, dos arqué, regardant dans la même direction que Julie.

Soudain, le nuage se déplaça rapidement vers eux. L’air devint froid, lourd. Des murmures s’élevèrent autour de Julie, comme si le vent lui-même parlait: « À quoi bon essayer… Trop tard… Tout est perdu… »

Les larmes montèrent aux yeux de Julie. Les images de forêts brûlées, d’animaux sans abri, d’océans pollués envahirent son esprit. La tristesse l’enveloppa comme une couverture glacée.

« Julie? Qu’est-ce qui ne va pas? » La voix inquiète de sa mère semblait venir de très loin.

Elle voulut répondre mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Le nuage noir tournoyait maintenant au-dessus de la clairière. Martin avait enfin levé les yeux de sa console et regardait le ciel avec étonnement.

« C’est quoi ce truc? » s’exclama-t-il.

C’est alors que Choupette bondit vers Julie, ses poils roux électrisés. La petite chatte se planta devant sa maîtresse comme un minuscule gardien. Ses yeux verts fixaient intensément le nuage noir et, étrangement, elle semblait grandir, son pelage brillant d’une lueur dorée.

« Je peux le voir aussi, » murmura Choupette d’une voix claire qui fit sursauter Julie.

« Tu… tu parles? » balbutia la petite fille, oubliant momentanément sa peur.

« Seulement pour ceux qui peuvent entendre, » ronronna le chaton. « Ce Nuage Noir se nourrit de tes peurs, Julie. Il te montre le pire pour t’empêcher d’agir. »

Le nuage descendit encore, sa forme devenant plus distincte, plus menaçante. Les murmures s’intensifièrent: « Abandonne… Trop petit pour changer les choses… Trop tard… »

« Non! » s’écria Choupette en se dressant sur ses pattes arrière. « Julie, il y a quelque chose que tu dois savoir sur notre vallée. Un secret ancien qui pourrait changer tout ce que tu crois impossible. Mais nous devons agir maintenant! »

Le chat bondit vers le sentier qui s’enfonçait dans la forêt, sa silhouette luisant comme une flamme dans l’obscurité grandissante causée par le Nuage Noir.

Julie hésita, tiraillée entre suivre son étrange compagnon et rester dans la sécurité relative de sa famille. Myrielle et Martin semblaient figés, comme si le temps s’était arrêté autour d’eux.

« Vite! » appela Choupette. « Avant que le Nuage ne prenne tout ton espoir! »

Le Nuage Noir s’étendit, formant une main brumeuse qui se tendait vers Julie. Elle devait choisir maintenant: succomber à la paralysie du désespoir ou suivre Choupette vers l’inconnu, vers un possible espoir pour la vallée… et peut-être pour le monde entier.

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L’aventure continue !

Identifiant de l’histoire : 77