Le lendemain, Nicolas arriva à l’école avec les conseils de Professeur Lucane en tête. Il avait mis son pull gris-bleu préféré, celui qui lui donnait un peu de courage. L’Ombre Chuchotante marchait à côté de lui, mais elle semblait moins dense qu’avant.
« N’écoute pas ce scarabée », murmurait-elle doucement. « C’est trop dangereux. »
À la récréation, Nicolas retrouva Estelle près de la fourmilière. Elle avait apporté son carnet de dessin et ses crayons de couleur.
« Tu es sûr que tu as vu des fourmis qui parlent ? » demanda-t-elle, pas moqueuse mais vraiment curieuse.
Nicolas hocha la tête et ferma les yeux, se concentrant comme Professeur Lucane le lui avait appris. Aussitôt, il entendit des cris d’alarme minuscules.
« Formica ! » appela-t-il doucement.
La fourmi messagère sortit immédiatement, suivie de plusieurs soldates fourmis aux mandibules impressionnantes.
« Nicolas ! Les Termites Noirs arrivent du côté est ! Ils sont énormes et veulent détruire notre nurserie où vivent tous nos bébés ! »
Nicolas regarda vers l’est de la cour et vit effectivement une colonne de termites noirs, deux fois plus gros que les fourmis, qui avançaient en formation militaire.
« Estelle, tu peux dessiner ce que je vais te dire ? » demanda Nicolas avec une détermination nouvelle dans la voix.
« Bien sûr ! » Elle ouvrit son carnet, prête à dessiner.
Nicolas ferma les yeux et écouta Formica lui expliquer la stratégie de défense. Puis il dicta à Estelle :
« Dessine un plan : les fourmis soldates forment un cercle autour de la fourmilière, les fourmis ouvrières creusent des tunnels de fuite, et les fourmis transporteuses évacuent les bébés vers l’ouest. »
Estelle dessina rapidement, et même si elle ne voyait pas les insectes, son dessin était parfait pour illustrer la bataille qui se préparait.
Soudain, l’attaque commença. Nicolas voyait les Termites Noirs foncer vers la fourmilière, leurs mandibules claquant méchamment.
« Maintenant ! » cria Nicolas.
Grâce à ses instructions, les fourmis se mirent en formation. Mais les termites étaient trop forts ! Plusieurs fourmis soldates furent renversées.
« Il faut faire quelque chose ! » dit Nicolas, paniqué.
C’est alors qu’il remarqua un arrosoir oublié par le jardinier près du marronnier.
« Estelle, aide-moi ! » cria-t-il en courant vers l’arrosoir.
Ensemble, ils portèrent l’arrosoir et créèrent une petite rivière d’eau entre les termites et la fourmilière. Les termites, qui détestent l’eau, furent obligés de battre en retraite !
« On a gagné ! » s’exclama Nicolas, plus fier qu’il ne l’avait jamais été.
Mais leur victoire fut de courte durée. Maxime et Léa s’approchèrent, intrigués par leur comportement.
« Qu’est-ce que vous faites avec cet arrosoir ? » demanda Maxime d’un ton moqueur.
« Nicolas sauve les fourmis des méchants termites ! » répondit Estelle avec fierté.
Les deux enfants éclatèrent de rire. « Oh là là, il croit vraiment qu’il y a une guerre ! »
L’Ombre Chuchotante grandit soudainement, et Nicolas sentit sa confiance s’effriter. Il allait retourner vers son mur quand Formica grimpa sur sa chaussure.
« Merci, brave Nicolas. Tu as sauvé cinquante bébés fourmis aujourd’hui. Tu es un vrai héros ! »
Ces mots lui donnèrent le courage de redresser les épaules. Même si les autres se moquaient, lui savait qu’il avait fait quelque chose d’important.
Mais en rentrant en classe, Professeur Lucane l’attendait discrètement sur le rebord de la fenêtre.
« Bravo pour cette première victoire », dit le scarabée. « Mais je dois te prévenir : demain, les Termites Noirs reviendront avec leur Reine. Elle est dix fois plus grande et possède un pouvoir que seul un humain très courageux peut contrer. »
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L’aventure continue !
Identifiant de l’histoire : 70
